Josef HOFER

Un artiste hors du commun que nous avons eu le plaisir de vous présenter lors de l'art partagé du 15 au 30 novembre 2008 à RIVES (38)

Josef HOFER ne parle pas. En revanche, il s'exprime inlassablement par le dessin. Cet éternel enfant qui a grandi reclus dans une ferme en Haute -Autriche vit aujourd'hui encore à l'instar d'un Robillard, entouré de jouets et de peluches."Les hommes qui ne savent pas jouer me font peur" disait Einstein. Or, Josef sait jouer, de son image, des formes, de la récurrence des thèmes, de la composition, des couleurs. Il connaît toutes les règles de ce jeu là. Il en détient toutes les subtilités. Instinctivement est-on tenté de dire. Naturellement, en tout cas. Car Josef HOFER est l'archétype de cet artiste naturel que cherchaient Dubuffet et ses compagnons de l'art brut.
Pepi - c'est ainsi qu'il signe - se regarde, Pepi se raconte. Dans le miroir qu'il se tend et qu'il nous tend, nous assistons, médusés, à l'enfance de l'art. Ce paradis perdu dont se languit tout véritable créateur, il ne l'a jamais quitté.
Comme le souligne Michel Thévoz, "Josef Hofer est en état de grâce". Une grâce érotisée, indomptée, où le corps tente de prendre son essor dans le carcan du cadre. Où parfois, un double, un partenaire, est convoqué pour jouer avec lui. Comme dans une conversation tactile, une tentative de se rapprocher, d'échanger. Josef Hofer ne parle pas ? Que dire alors de son vocabulaire tout en traits et de sa grammaire toute en lignes.
L'universalité de son langage est incontestable.
Depuis la rétrospective que lui a consacré la Collection de l'Art Brut en 2003, de nombreuses expositions et publications lui ont été consacrées. Ses dessins font également partie des plus grandes collections d'art brut au monde, tant publiques que privées. Au début de l'année 2008, ces moments de grâce en forme de corps à corps que Josef Hofer nous offre ont été accueillis avec enthousiasme par le public parisien.
Christian Berst