gilles manéro
Lorsque la réalité devient trop prégnante, ou qu’au contraire elle s’échappe d’entre ses doigts, Gilles Manero creuse son sillon. Se drape dans un tourbillon de rêves. S’échappe.
Il se réfugie dans un monde profondément poétique où la noirceur des destins se fond dans les fragilités du dessin. La douceur partout vient poudrer les traits de crayon. La peinture, aux transparences d’organdi caresse la mine de plomb, la pare de couleurs sourdes sans en émousser l’extrême précision de nuances. Des personnages étranges se meuvent dans des ambiances parfois crépusculaires, toujours oniriques, peuplées de sombres animaux, mi insectes, qui semblent tout droit surgis des profondeurs de certains de nos songes.
La lumière est dans les êtres. Elle les habite lorsqu’ils se serrent les uns contre les autres, faisant résistance à la tristesse, lorsqu’ils s’échappent sur de frêles esquifs de papier plié ou se veillent, prisonniers du cercle de vinyl.